Le Pôle Métropolitain Cap Azur concrétise sa démarche historique pour une gestion autonome du traitement des déchets
C’est un grand pas pour la gestion et valorisation des déchets à l’échelle du Pôle métropolitain Cap Azur. Lundi 25 mars 2024, lors du Conseil Métropolitain, les intercommunalités Cannes Lérins, Sophia Antipolis, Pays de Grasse et Alpes d’Azur, ont annoncé la signature de la convention de coopération public-public entre les deux syndicats intercommunaux de traitement des déchets le SMED et UNIVALOM1 pour une durée de quarante ans. Ce partenariat historique engage la création d’une filière complète de traitement et de valorisation des déchets. Il permet la réduction progressive des coûts de traitement des flux et des kilomètres parcourus pour chaque intercommunalité. Cette démarche ambitieuse répond à des enjeux écologiques, économiques et de souveraineté majeurs.
Une réduction des coûts de traitement des déchets
En octobre 2022, les intercommunalités membres du Pôle Métropolitain Cap Azur ont adopté à l’unanimité le schéma global de gestion des déchets ménagers. Ce document stratégique vise à mutualiser des ressources techniques pour structurer la filière complète de traitement et gestion des déchets sur l’ensemble du bassin de vie. Cela se traduit notamment par la complémentarité des équipements déjà existants (Unité de valorisation énergétique à Antibes, centre de tri départemental à Cannes, centre de valorisation organique au Broc, installation de stockage des déchets non dangereux à Bagnol-en-Forêt) et la création de nouvelles structures (voir page 2). Aujourd’hui, Cap Azur, présidé par David Lisnard, concrétise la première étape opérationnelle pour tendre vers la gestion autonome de ses déchets. En effet, le SMED et UNIVALOM ont signé une convention de coopération public-public pour échanger et partager des tonnages tout en baissant leur coût de traitement grâce à la refonte des outils juridiques et l’investissement complémentaire dans les équipements techniques. Concrètement, les syndicats pourront désormais payer directement leurs prestations communes sans passer par l’entremise d’un marché public et donc d’opérateurs privés, parfois pénalisante financièrement. Les tarifs respectifs des deux syndicats vont progressivement converger et permettre aux membres du Pôle Métropolitain de bénéficier d’une économie estimée à un million d’euros par an dès la première phase d’application de cette convention prévue de 2024 à 2029. Elle pourra aller jusqu’à plus de deux millions d’euros à compter de la finalisation du schéma global en 2031.
Des futurs équipements complémentaires innovants et durables
Au-delà de l’optimisation des coûts, cette démarche de bon sens permet de réduire également les kilomètres parcourus par les flux. Elle sera l’occasion d’améliorer la qualité du traitement des déchets et de valoriser davantage la matière ou l’énergie issues des déchets. Ainsi, sa concrétisation passera par la mise en oeuvre de plusieurs projets structurants, décarbonés et durables, menés par les deux syndicats dans le cadre de deux délégations de service public, lancées courant 2024.
Pour UNIVALOM, cela comprend :
- l’exploitation de l’Unité de Valorisation Energétique (UVE) d’Antibes ;
- la possibilité de créer un réseau de chaleur complémentaire couplé à l’UVE ;
- la création d’une unité de broyage des encombrants pour les transformer en combustible de substitution (CSR) ;
- la réalisation d’un site de traitement des végétaux à Biot. Pour le SMED, il s’agit de réaliser :
- l’aménagement et l’exploitation d’une Centrale de Production d’Energie (CPE) qui alimentera un réseau de chaleur et produira de l’électricité locale ;
- la construction d’une plateforme de tri des encombrants à Cannes ;
- la création et l’exploitation d’une déchetterie de Cannes avec une recyclerie. Il est également prévu de faire évoluer le centre de valorisation organique en vue de la réduction des tonnages d’ordures ménagères. Dans un contexte de forte augmentation des coûts de l’énergie, la démarche engagée par Cap Azur, à travers l’adoption du schéma de gestion des déchets, revêt ainsi plusieurs atouts :
- la garantie de meilleurs coûts de gestion des déchets ;
- la réduction de l’impact carbone et environnemental :
- en se dotant de techniques de traitement vertueuses et adaptées à chaque flux ;
- en limitant les transports de ces flux grâce à la proximité des équipements de la filière.
- la production de l’énergie (les déchets sont une ressource) pour les besoins des habitants en leur assurant des tarifs stables, et à ce titre inscrire Cap Azur sur le chemin de l’autonomie énergétique ;
- une indépendance vis-à-vis des opérateurs privés et publics.